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Studio Clandestin : interview presque 100% clandestine

Pour cette 1ère interview 100% mode, j'ai voulu donner la parole à un autre Jonathan, créateur de la marque Studio Clandestin. Un créateur dont je suis le travail depuis de nombreuses années. Non seulement parce qu'il a pris le parti d'installer son studio sur Nice, et non à Paris, comme le font de nombreux créateurs. Mais aussi parce que son travail et sa vision de la mode me touchent particulièrement.

Studio Clandestin

Jonathan //

D’où est venue ton envie de lancer Studio Clandestin ?


Jonathan (Studio Clandestin) //

Par amour du vêtement et tout simplement en regardant autour de moi, voyant chacun de mes amis se réaliser, en créant leur propre entreprise, en mettant de côté la sécurité pour prôner la liberté. Je suis bélier donc le « foncer tête baissée » je connais. Et je pense surtout que c’était une bonne solution d’encaisser ma rupture de l’époque, comme quoi de certaines blessures naissent souvent de belles choses.


Jonathan //

C’est quoi être un créateur de mode aujourd’hui ?


Jonathan (Studio Clandestin) //

C’est DUR !!!! Car on n’en reste pas moins un entrepreneur. J’ai souvent tendance à dire que c’est 80% d’emm… pour 20% de plaisir. Il faut être méthodique, organisé, réfléchi… Va dire ça à un créatif comme moi et c’est la douche froide. Quand on débute on fait tout : la commercialisation, le conditionnement, les envois, le SAV, l’administratif, la communication, la partie créative et le financement. Dans mon cas c’est un peu comme jouer tous les jours à la roulette russe, ça passe ou ça casse. Et quand on se lance on a souvent tendance à oublier ce qui nous attend après et ce pourquoi on a véritablement signé.


Mais heureusement pour moi j’ai 10 ans d’expérience dans le commerce (qui est aujourd’hui un grand atout tant au niveau des stratégies commerciales qu’au niveau créatif), de bonnes playlists de relaxation, une bonne étoile et je suis bien entouré. Camille mon bras droit, bras gauche et mes jambes, me soulage grandement. C’est elle qui gère la communication mais également toute la commercialisation sur les plateformes web et l'E-shop. Sans elle je serais certainement sous la première strate de l’océan Atlantique. Je n’en dis pas plus à son propos car je sais qu’elle va corriger mes réponses et je ne pourrais plus la tenir après :). Et je n’en oublie pas tous mes amis, Nadine de la couveuse 06 et les bénévoles qui depuis le début sont tous derrière moi et n’hésitent pas à mettre la main à la pâte quand il le faut. Je pense que créer une entreprise seul dans ce domaine c’est très compliqué voir suicidaire. La concurrence est rude et les places sont chères.


Mais je reste satisfait du chemin accompli, on sait que ce sera long mais c’est déjà beaucoup en si peu de temps, donc pour l’instant on va dire que ça passe. J’espère en tous cas et par ces mots doux, vous avoir donné l’envie de créer votre propre marque de vêtements.

Jonathan //

Parlons justement de Studio Clandestin. Peux-tu nous dire quelques mots sur son style ?


Jonathan (Studio Clandestin) //

LIBRE. Il n’y a pas de véritable style. Le style c’est une attitude. On peut être décontracté et stylé, chic et stylé, classique et stylé, sexy et stylé. Moi je veux que tout le monde puisse trouver une pièce qui pourrait lui convenir dans chacune de mes collections.


Jonathan //

Quelles sont tes sources d’inspiration ?


Jonathan (Studio Clandestin) //

Tout ce qui m’entoure, cela va de ma famille à l’art, en passant par ma région. Il est important pour moi que chacune de mes collections raconte une histoire, qu’elle apporte de la connaissance et un enseignement.


Jonathan //

Veux-tu faire passer un message à travers ta marque Studio Clandestin ?


Jonathan (Studio Clandestin) //

Je pense qu’on ne peut pas le louper c’est l’AMOUR. Ce mot est universel, connu et compris de tous, c’est le pilier fondateur de la marque qui prône humain, lien et partage peu importe où on se trouve.


Jonathan //

Quels conseils donnerais-tu aux hommes qui ont du mal à s’habiller, à se trouver un look ?


Jonathan (Studio Clandestin) //

Je n’ai pas réellement de conseil. Faire des vêtements n’est que sa propre interprétation que l’on se fait de la mode à un instant T.

Il n’y a pas de gens mal habillés, il n’y a que des gens qui ont des blessures à cicatriser. Donc acceptez-vous tel que vous êtes, et n’écoutez jamais une tierce personne ou même un proche qui vous habillera selon la vision qu’il a de vous et non la vôtre. Dites que le vêtement reflète la personne que vous êtes, si vous n’allez pas bien, rien n’ira mais si tout va bien, vous serez rayonnant. Choisissez de belles pièces bien coupées dans de beaux tissus, aussi simples qu’elles seront peu importe, elles marqueront la différence croyez-moi !


Jonathan //

Quelle est selon toi la pièce indispensable dans le dressing de l’homme ?


Jonathan (Studio Clandestin) //

Selon moi la pièce indispensable dans le dressing d’un homme est le costume. Attention il y a costume et costume, celui dont je parle est le costume réalisé quasi sur mesure, coupé dans de beaux matériaux. Il n’y a pas plus élégant qu’un costume bien taillé.

Je pense que je ne suis pas le seul à baver devant la penderie de mon grand-père. Il n’y a que 10 costumes ! Sur une vie ce n’est pas énorme, mais ils sont d’une haute qualité et ils sont surtout intemporels et à chaque fois qu’il en met un le charme et la beauté opèrent. Il s’agit d’un véritable investissement je le conçois, le but étant bien évidement de le garder dans le temps, car ne l’oublions pas « le pas cher coûte cher » donc acheter la qualité a un coût mais sur la durée c’est beaucoup plus économique que la fast fashion.


Jonathan //

Quel(le)s sont tes stylistes préféré(e)s ?


Jonathan (Studio Clandestin) //

Ce serait te mentir que de dire que je n’en aime qu’un. Je les aime et admire quasi tous. Chacun a sa propre vision de la mode et chacun d’entre eux la retranscrit d’une manière remarquable. J’aime les designers engagés qui défendent des idées, qui mettent en avant un savoir-faire, une culture. Je pense notamment à Maria Grazia Chiuri qui ne cache pas son engagement pour la Femme, je pense à Ester Manas qui explose les dictats et offre une mode inclusive, je pense a Chanel qui n’a de cesse que de défendre et perpétrer un héritage artisanal, à Thebe Magugu qui se joue de la tradition et de l’expérimental …

J’aime la folie et la technique d’Alexander Mc Queen, de Vivienne Westwood, de Margiela, de Rick Owen. J’aime l’élégance, sensuelle et sexuelle de Yves Saint Laurent, de Balmain. Je pourrais encore continuer mais je n’en ai pas vraiment de préféré. Tout bien réfléchi s’il y en a une pour qui mon cœur s’emballe c’est vrai, c’est Guo Pei. Je n’en dis pas plus et je te laisse juger par toi-même. C’est l’instant GOOGLE !!!!


Jonathan //

Quel est ton 1er souvenir dans la mode ?


Jonathan (Studio Clandestin) //

Mon premier souvenir remonte au jour où j’ai confectionné une robe de mariée dans les vieux draps de ma grand-mère pour mon amoureuse. Je me souviens encore de l’imprimé foulard de la robe dans les tons automnaux. Il y avait une traine de deux mètres, un nœud énorme à l’arrière, je l’avais cousu à la main je te laisse imaginer le carnage. Au final je me demande si je ne l’avais pas faite pour la porter moi-même et satisfaire mon envie d’être la nouvelle Lady Di !

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