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La sexualité anale chez les hommes : entre tabou, plaisir et déconstruction de la virilité

  • Photo du rédacteur: Jonathan
    Jonathan
  • 8 sept.
  • 6 min de lecture

La sexualité masculine est un sujet que j’aborde régulièrement ici, sur Le Mâle Français, mais aussi sur mon compte Instagram Le Mâle Intime. Et s’il y a bien un thème qui continue de susciter débats, fantasmes et malaises, c’est celui de la sexualité anale chez les hommes. Longtemps cantonnée à l’univers gay ou perçue comme « déviante », elle reste encore aujourd’hui associée à des clichés virilistes profondément ancrés. Pourtant, la réalité est bien plus nuancée : derrière le tabou se cache une dimension intime, physiologique et psychologique fascinante, révélatrice des transformations actuelles de la masculinité. Pour réaliser cet article, je me suis basé sur une excellente étude (oui je le dis clairement). Cette étude Ifop pour LELO a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 25 au 27 août 2025 auprès d’un échantillon 2 000 personnes, dont 959 hommes et 1041 femmes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.


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Pourquoi la sexualité anale masculine reste encore taboue


Un héritage viriliste toujours présent


Pendant des décennies, la virilité s’est définie par la domination, l’action et la pénétration. Dans cet imaginaire collectif, être un « vrai homme » signifiait être celui qui pénètre, jamais celui qui est pénétré. Résultat : la sexualité anale masculine, surtout dans sa dimension passive, a été frappée d’un interdit quasi culturel.


Encore aujourd’hui, près d’un quart des Français (24%) adhèrent à l’idée qu’un « vrai homme » ne devrait jamais se laisser pénétrer, même si cela pouvait lui procurer du plaisir. Ce chiffre, bien qu’en baisse, révèle la persistance d’un inconfort collectif autour de la passivité masculine, assimilée à une forme de « féminisation » ou d’homosexualité. Le problème, c’est que cette vision réductrice enferme les hommes dans une caricature d’eux-mêmes, où toute forme de réceptivité est perçue comme une perte de pouvoir.


Des tabous qui dépassent la sexualité


Ce rejet du plaisir anal chez les hommes n’est pas qu’une question d’érotisme. Il touche aussi au rapport au corps et à la santé. Beaucoup d’hommes refusent tout contact médical avec leur zone anale, y compris les examens de dépistage du cancer colorectal. Selon les études, seulement 32% des hommes n’ayant jamais eu d’expérience anale se disent prêts à se faire dépister.

Autrement dit, la peur d’un geste « féminisant » empêche certains de réaliser des examens potentiellement vitaux. Derrière la gêne sexuelle, il y a donc un véritable enjeu de santé publique.


Religion, politique et virilité : un tabou très culturel


Quand la morale religieuse s’en mêle


Les chiffres montrent un fossé très net entre les hommes selon leur rapport à la religion. Seuls 15% des athées considèrent la pénétration anale masculine comme « contraire » à la virilité, contre 50% des croyants pratiquants. La morale religieuse continue donc de peser lourd dans la perception du corps masculin, en limitant la sexualité à un cadre « actif, procréatif et hétérocentré ».

Ce conditionnement culturel rend difficile toute exploration sensorielle jugée “hors normes”, même si elle repose sur la recherche du plaisir et de l’intimité.


Une question politique, aussi


La sexualité anale masculine révèle aussi des fractures idéologiques profondes. Les hommes situés à gauche de l’échiquier politique, souvent plus progressistes, se montrent bien plus ouverts à ces pratiques que ceux de droite ou d’extrême droite. L’étude montre un écart net : 10% seulement des hommes d’extrême gauche partagent le tabou de la pénétration anale, contre 45% à l’extrême droite.


Autrement dit, la sexualité anale masculine est un marqueur culturel et politique. Elle témoigne de la manière dont chaque individu se positionne face à la déconstruction des rôles de genre.


Une sexualité plus courante qu’on ne le croit


Plus d’un homme sur deux a déjà été pénétré


L’un des résultats les plus marquants de l’enquête est le suivant : 52% des hommes disent avoir déjà été pénétrés analement. Un chiffre qui surprend, tant il vient bousculer l’idée selon laquelle cette pratique ne concernerait que les hommes homosexuels. Parmi eux, près de la moitié (47%) sont hétérosexuels.


Ce constat montre que le plaisir anal n’est pas une question d’orientation sexuelle, mais de curiosité, d’ouverture et de connaissance de soi. La prostate, souvent appelée le “point G masculin”, est une zone hautement érogène. Sa stimulation procure un plaisir intense, différent mais complémentaire de celui généré par la stimulation pénienne.


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Une diversité de pratiques bien au-delà de la sodomie


Réduire la sexualité anale à la pénétration pénienne serait une erreur. Les hommes explorent aujourd’hui cette zone de multiples façons :

  • Pénétration digitale : pour 40% d’entre eux, c’est souvent la première approche, plus douce et progressive.

  • Stimulation externe du périnée ou de l’anus, qui active les terminaisons nerveuses.

  • Anulingus, ou stimulation orale, pratiqué par 34% des hommes.

  • Sextoys anaux, utilisés par 14%, avec une popularité croissante grâce à des produits spécifiquement pensés pour le plaisir masculin (plugs, stimulateurs prostatiques, etc.).


Là encore, ces chiffres traduisent une désacralisation du corps masculin : la sexualité devient plus sensorielle, moins “codée”, et plus partagée.


Quand les femmes inversent les rôles


Le pegging, symbole d’une nouvelle égalité sexuelle


Un autre phénomène fascinant émerge : de plus en plus de femmes expérimentent la pénétration de leur partenaire. Selon l’étude, 30% des femmes disent avoir déjà pénétré analement un(e) partenaire, soit deux fois plus qu’il y a huit ans. Cette pratique, connue sous le nom de pegging, est particulièrement présente chez les femmes urbaines, diplômées et progressistes.

Loin d’être une simple curiosité, elle illustre une évolution majeure des rapports de genre : la femme devient actrice, et non plus seulement réceptrice. Ce renversement symbolique des rôles « pénétrant/pénétré » remet en question les scripts sexuels traditionnels et ouvre la voie à une sexualité de réciprocité et d’égalité.


Des couples qui expérimentent sans hiérarchie


Ce qui change, ce n’est pas seulement la pratique, mais l’intention. Les couples qui s’essaient à ces jeux ne cherchent pas à inverser une domination, mais à explorer ensemble des plaisirs nouveaux. Le plaisir devient une aventure partagée, où chacun peut, à tour de rôle, être dans la position de celui qui donne ou reçoit.


Cette évolution rejoint un mouvement sociétal plus large : celui de la déconstruction des masculinités hégémoniques, où la virilité n’est plus définie par le contrôle ou la performance, mais par la capacité à ressentir, communiquer et s’ouvrir.


Une ouverture sexuelle socialement marquée


Les hommes progressistes en première ligne


Les données montrent que les hommes les plus ouverts à la sexualité anale sont souvent ceux issus des milieux urbains, diplômés et de gauche. Ces profils cumulent souvent plusieurs traits :

  • une vision égalitaire des rapports de genre,

  • une plus grande liberté vis-à-vis des injonctions viriles,

  • et une curiosité sincère pour les nouvelles formes de plaisir.


À l’inverse, les hommes des milieux plus conservateurs, religieux, ruraux, ou d’extrême droite, restent globalement réfractaires à ce type d’exploration. Autrement dit, la sexualité anale devient aussi un marqueur de la modernité masculine : oser, c’est se libérer.


Une distinction culturelle assumée


Cette corrélation entre sexualité anale et progressisme rejoint les travaux de sociologues qui y voient une forme de distinction culturelle. S’autoriser à explorer des pratiques “non conventionnelles”, c’est aussi afficher une certaine distance vis-à-vis des normes dominantes. L’homme qui accepte de se découvrir autrement revendique une virilité plus fluide, plus consciente, plus authentique.


Vers une masculinité plus consciente et apaisée


L’exploration comme acte de déconstruction


Explorer la sexualité anale ne fait pas de toi un homme “moins viril”. Au contraire, cela peut marquer une étape importante dans la construction d’une virilité plus ouverte et plus consciente. Accepter de ressentir, de lâcher prise, d’expérimenter de nouvelles formes de plaisir, c’est aussi accepter sa vulnérabilité, et donc sa force.

Cette ouverture est l’une des clés d’une masculinité moderne : celle qui n’a plus besoin de se prouver, mais simplement de s’épanouir.


Un enjeu de santé, de culture et de liberté


Parler de sexualité anale masculine, c’est aussi parler de santé publique, de représentations culturelles et de liberté individuelle. Car derrière les tabous, il y a une réalité simple : la zone anale est une zone érogène comme une autre, dotée d’un potentiel de plaisir immense. Et comprendre cela, c’est contribuer à libérer les hommes d’un poids millénaire : celui d’une virilité contrainte à la domination.


Le sujet peut encore faire sourire, gêner, voire choquer. Mais il mérite d’être abordé sans tabou, sans jugement, et surtout avec pédagogie. La sexualité anale masculine, loin d’être une exception ou un “fétiche”, est une dimension naturelle du plaisir et de la découverte de soi.

Briser le silence autour de cette pratique, c’est participer à un mouvement plus large : celui de la réconciliation des hommes avec leur corps, leurs émotions et leur intimité. Et si cette ouverture pouvait aussi sauver des vies, en favorisant le dépistage et la prévention, alors il est grand temps d’en parler.

 
 
 

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